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Être éleveur : « Plusieurs critères font que ça va marcher ou pas »

Voilà ce qui ressort des témoignages de Lucien et Romain, installés en Normandie depuis 2024, le premier en vaches allaitantes, le second en laitières. Quels sont-ils selon eux ?

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La principale clé de succès de toute installation agricole : « Bien réfléchir son projet et y croire ! », met en avant Lucien Puech Pays d’Alissac dans une vidéo publiée sur la chaîne Youtube de Jeunes Agriculteurs Normandie. Autrement dit : « croire en ses rêves car c’en est un. Alors quand on peut le concrétiser, c’est une grande chance », reprend-il.

« Au bout de huit ans, j’ai senti que c’était le moment »

Le jeune éleveur de 32 ans « espère réussir à tenir la baraque pour longtemps ». Installé depuis juin 2024 à Pissy-Pôville en Seine-Maritime, en société avec son père et son frère (installation sur l’élevage en 2016), sa mère étant conjointe collaboratrice, il élève des vaches allaitantes charolaises, avec un atelier volailles de chair et poules pondeuses et des cultures de vente (orge, blé, colza, maïs grain).

J’espère réussir à tenir la baraque pour longtemps !

Autre condition de réussite, estime-t-il : « Ne pas s’installer trop vite derrière les études. » Titulaire d’un BTS Acse et d’une licence pro, il a voulu « voir autre chose » : il a été salarié au sein des JA de l’Eure et de deux exploitations. « Au bout de huit ans, j’avais fait le tour, j’ai senti que c’était le bon moment. » Il revient sur la ferme familiale, d’abord à 50 % pour pallier un problème de main-d’œuvre. « Un bon moyen de mettre un pied à l’étrier », juge-t-il. Avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je suis fier de ce que je fais, de ce que je produis. »

« Fier d’être installé sur cette exploitation »

Comme Romain Denorme, « fier de s’être installé ici, sur cette exploitation » à Balleroy-sur-Drôme dans le Calvados. « J’y suis bien, je n’ai aucun regret, je sais que je produis du lait de qualité avec des vaches en bonne santé », détaille-t-il. Lui a repris un élevage laitier hors cadre familial en avril 2024.

70 VL normandes et montbéliardes sur 70 ha, avec un salarié à 40 %, en agriculture biologique et 100 % herbe, avec séchage en grange et beaucoup de surfaces accessibles autour du corps de ferme pour un maximum de pâturage une bonne partie de l’année : la structure correspondait à ses critères de recherche.

« L’idée a germé d’aller vers un tel système »

Il faut dire qu’il est parti trois mois en Irlande dans un élevage laitier 100 % herbager et en pâturage tournant dynamique. « Là a germé l’idée d’aller vers un tel système », précise-t-il. Le futur éleveur a regardé les annonces sur le RDI (répertoire départ installation) et est « tombé par hasard » sur cette exploitation. « J’ai postulé, ça a tout de suite matché avec le cédant, raconte-t-il. On a commencé les démarches et à peine un an plus tard, je devenais éleveur. »

Auparavant, Romain et l’agriculteur en place ont effectué un mois et demi de parrainage. Lui aussi a préféré attendre après son BTS Acse et sa licence pro avant de sauter le pas : il a travaillé dans un organisme de conseil indépendant puis en tant que salarié sur la ferme de son père. L’un des paramètres essentiels à ses yeux dans son métier d’éleveur : parvenir à concilier vie professionnelle et de famille.

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